Elle arrive…

Grâce à Henry Decaëns, La Revue des Amis du Mont Saint-Michel est sur le point de sortir et peut-être d’ailleurs l’aurez-vous entre les mains quand vous parcourrez ces lignes.

Outre les rubriques habituelles (La bibliographie de 2025, la petite note de lecture, etc.), vous y trouverez cinq articles de fond.

Henry Decaëns évoque Benjamin Nolleau, un ancien gardien chef de l’abbaye qui s’est opposé à l’architecte en chef des Monuments historiques, Paul Gout. Que lui reprochait-il ? Quelle fut la réponse de Paul Gout ? Qu’arriva-t-il au malheureux Benjamin ? Grâce à l’arrière-petit-fils de Nolleau, vous découvrirez des documents inédits permettant de mieux comprendre la querelle. Ce sera aussi l’occasion d’avoir des informations sur le recrutement des membres des Amis du Mont Saint-Michel de l’époque.

Jean-Yves Lebrec, lui, s’intéresse à la représentation du Mont dans Les Très Riches Heures du duc de Berry. Peut-on dater avec exactitude cette représentation ? De quel endroit a-t-elle été dessinée ? Est-elle fidèle ? Y voit-on trois ou quatre portes ? Que nous dit-elle du Mont de l’époque ? Pourquoi la tour des Corbins est-elle si fantaisiste ? A quoi servaient les ouvertures visibles dans les remparts ? Existe-t-il encore une des maisons représentées sur la miniature ?

 Dans « Quand les murs parlent », Stéphane Gallon resitue dans la grande histoire de l’art roman l’avènement du Mont. Comment expliquer en cette aube du deuxième millénaire une telle audace, une telle floraison créative, une telle propension à bâtir toujours plus grand, toujours plus haut ? Comment comprendre qu’arcs en plein cintre et plan en croix latine aient surgi en un tel lieu ? Pourquoi honorer un pourfendeur de dragon plutôt que Jésus ? Pourquoi un tel faste ?

Jean-Luc Legros s’arrête sur l’étonnant coffret de Mortain, un objet ayant la forme « d’une petite maison nordique, fermée à l’origine par une serrure, le couvercle en représentant le toit. » Il viendrait de Northumbrie (nord de l’Angleterre, sud de l’Ecosse) et daterait des environs de l’an 700 ? Que signifie les 38 caractères runiques gravées sur le couvercle ? Que veut dire l’inscription « SCMLH » ?  Que sont les deux oiseaux figurés de profil sur les ailes de l’ange ? A quoi servait ce coffret ? Comment est-il arrivé à Mortain ? Jean-Luc résout une à une toutes ces énigmes.

François Saint-James, enfin, nous conte l’histoire de la « Maison Blanche », une demeure jadis « située tout en haut du village, aux pieds des logis abbatiaux ». Il nous fait rêver en évoquant le « jardin de Tintagel » et « L’Isle des Ebats », réputée pour ses figuiers et ses bons melons. Il nous apprend que le Mont garde les « vestiges d’un des plus anciens jeux de paume en France » et que le pharmacien et le médecin de la maison centrale construisirent probablement dans les années 1820 la fameuse maison blanche, maison qui fut occupée aussi bien par l’abbé Pigeon que par un atelier de vitraux ou les époux Poulard, avant d’être rasée « au nom de la préservation de l’aspect général du Mont ».